QuantĂ la France, les mesures sont clairement insuffisantes comme lâa pointĂ© rĂ©cemment le Haut conseil pour le Climat : son devoir dâexemplaritĂ© doit la conduire Ă avoir un objectif de neutralitĂ© carbone et rĂ©duire Ă©galement, au-delĂ de ses seules Ă©missions territoriales, son empreinte carbone, consĂ©quence de nombreux produits importĂ©s et consommĂ©s en France.
mardi 12 septembre 2017 Depuis 2010 sont appliquĂ©es en GrĂšce des mesures ressemblant Ă©trangement, sur de nombreux points, aux "lois Travail XXL" qui doivent ĂȘtre prochainement adoptĂ©es par ordonnances en France. Sept ans aprĂšs les premiĂšres dispositions, le bilan est inquiĂ©tant. employĂ©e de la raffinerie dâElefsina - photo Le 25 mai 2017, tout le monde a entendu parler de lâattentat perpĂ©trĂ©, en GrĂšce, contre LoukĂĄs PapadĂmos, lâex-banquier reconverti en premier ministre qui, en novembre 2011, avait constituĂ© un gouvernement mĂȘlant les sociaux-dĂ©mocrates du Pasok, le parti de droite Nouvelle dĂ©mocratie et un parti dâextrĂȘme-droite appelĂ© LAOS. Une autre explosion est passĂ©e sous silence elle sâest produite dans lâentreprise Top Gas, Ă Elefsina Ă quelques kilomĂštres dâAthĂšnes, et a griĂšvement blessĂ© trois salariĂ©s. Elle est symbolique des conditions dans lesquelles vivent, au travail, des milliers de Grecs. Ironie de lâHistoire, câest ce banquier qui a signĂ© lâacte de dĂ©cĂšs du droit du travail grec. "RĂ©formes" au nom de la "compĂ©titivitĂ©" Les cadres du droit du travail ont Ă©tĂ© dĂ©truits progressivement mais tout Ă©tait dĂ©jĂ en germe dans le texte de 2010 », explique Ellie Varchalama, conseillĂšre juridique Ă la GSEE, la confĂ©dĂ©ration syndicale du secteur privĂ©. La GrĂšce risque alors le dĂ©faut de paiement. Le gouvernement en place, dirigĂ© par Giorgos Papandreou, signe avec lâUnion europĂ©enne, la Banque centrale europĂ©enne et le Fonds monĂ©taire international un accord de prĂȘt, en Ă©change de profondes rĂ©formes Ă appliquer dans le pays. Elles comportent des baisses des salaires et des retraites, des hausses fiscales, des coupes dans les dĂ©penses publiques et sociales, des privatisations ou, encore, des rĂ©formes du marchĂ© du travail. Avec un prĂ©texte amĂ©liorer la compĂ©titivitĂ© et la productivitĂ© hellĂšnes. Mais lâĂ©conomie plonge dans une rĂ©cession incessante, Ă court de liquiditĂ©s. Deux autres prĂȘts et leur corollaire, deux mĂ©morandums, viendront donc sâajouter. Ironie du sort, câest celui paraphĂ© en 2012 par Loukas Papadimos qui va le plus loin dans les "rĂ©formes". Il est plus institutionnel que le prĂ©cĂ©dent ; il sape les nĂ©gociations collectives », analyse Savas Robolis, professeur Ă lâUniversitĂ© Panteion dâAthĂšnes. Et pour cause, au programme suppression des conventions collectives et primautĂ©Ì aux accords dâentreprise qui peuvent mĂȘme ĂȘtre conclus avec des "associations de personnes" au dĂ©triment de la reprĂ©sentation syndicale, abolition des Prudâhommes, fin du financement des syndicats ou encore baisse du salaire minimum, qui passe de 751 euros pour tous Ă 586 euros bruts, et mĂȘme 510 euros pour les moins de vingt-cinq ans. En juillet, Alexis Tsipras, le leader du parti de la gauche, Syriza, est contraint de signer Ă un troisiĂšme mĂ©morandum. Le systĂšme de retraite par rĂ©partition devient par capitalisation, la pension minimale est fixĂ©e Ă 386 euros bruts seuil de pauvretĂ©. MĂȘme le droit de grĂšve est menacĂ©. PrĂ©caritĂ© et insĂ©curitĂ© du travail LIRE LA SUITE Situationdes infections en GrĂšce - forum GrĂšce - Besoin d'infos sur GrĂšce ? Posez vos questions et parcourez les 3 200 000 messages actuellement en ligne. PrĂ©ambule le Parti communiste de GrĂšce de 1918 Ă 1956 1Le Parti socialiste ouvrier grec, créé en novembre 1918, fut transformĂ©, en novembre 1924, en Parti communiste de GrĂšce KKE. De 1931 Ă 1956, Ă la suite de lâintervention de lâInternationale communiste Komintern, le Parti grec participa Ă des luttes cruciales pour le pays il devint lâorganisateur principal de la RĂ©sistance grecque en fondant, en 1941, lâEAM Front national de libĂ©ration et, en 1942, lâELAS ArmĂ©e populaire de libĂ©ration nationale. AprĂšs lâarmistice et les accords de Varkiza janvierâfĂ©vrier 1945, les communistes grecs sâopposĂšrent aux forces gouvernementales dans la guerre civile 1946â1949. En 1949, aprĂšs la dĂ©faite de lâArmĂ©e dĂ©mocratique lâAD fut lâarmĂ©e des partisans grecs dans cette guerre, le Parti et ses militants durent sâexiler en URSS et dans les dĂ©mocraties populaires. De 1956 Ă 1968, Ă la suite des ingĂ©rences multiformes de lâUnion soviĂ©tique dans la vie intĂ©rieure du KKE, les communistes grecs firent face Ă plusieurs crises internes jusquâĂ ce quâen 1968, le Parti communiste de GrĂšce se scinde en deux partis dits assez vite, parti de lâintĂ©rieur » et parti de lâextĂ©rieur » ; les disputes et les diffĂ©rends dans la direction du Parti grec Ă©clatĂšrent dans la Roumanie de CeauĆescu, siĂšge du CC ComitĂ© central du KKE jusquâen 1968, en dĂ©stabilisant complĂštement les anciens camarades dans une conjoncture historique marquĂ©e par la crise de la dictature en GrĂšce avril 1967 â juillet 1974. 2DĂšs lâarrivĂ©e de Nikos Zachariadis au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du KKE en 1931, des efforts furent entrepris pour inculquer des rĂšgles soviĂ©tiques dans la politique du Parti, efforts qui se poursuivirent jusque dans les annĂ©es 1950. La tendance Ă lâuniversalisation de ces principes relevait dâun engagement idĂ©ologique. Dans les annĂ©es 1950, la bolchevisation du KKE ne se limitait pas simplement Ă lâapprobation de la suprĂ©matie du Parti communiste de lâUnion soviĂ©tique PCUS. Ce nâĂ©tait pas seulement le lĂ©ninisme ou les principes bolcheviks qui devaient mobiliser la conscience des communistes grecs. Lâuniversalisme bolchevik prĂŽnĂ© par le KKE exaltait les liens indissolubles entre le peuple de la GrĂšce et le grand peuple russe » et encore la profonde gratitude exprimĂ©e par le peuple grec envers le grand peuple russe ». Le KKE reconnaissait lâURSS comme le phare » qui amĂšnerait, plus ou moins vite, lâhumanitĂ© au socialisme, puis au communisme. 3Ă partir de 1956, la politique soviĂ©tique fut directement liĂ©e Ă lâarrivĂ©e de Nikita Khrouchtchev au pouvoir. Citons François Fejtö 1 François Fejtö avec la collaboration dâEwa KuleszaâMietkowski, 1992, la fin des dĂ©mocraties popu ... Les diffĂ©rences culturelles entre les PC des dĂ©mocraties populaires Ă©clatĂšrent au grand jour pendant la pĂ©riode de dĂ©stalinisation, Ă la suite de la tentative de Khrouchtchev de rĂ©former les mĂ©thodes dâaction et les relations entre les Partis frĂšres ». En reconnaissant, dans sa dĂ©claration de Belgrade de mai 1955 et celle de Moscou du 31 octobre 1956, la pluralitĂ© des voies vers le socialisme », le numĂ©ro un soviĂ©tique ouvrait la porte Ă deux manifestations opposĂ©es des tendances autonomistes refoulĂ©es [âŠ]1. 4En 1956, les formes que prit la dĂ©zachariadisation », autrement dit le limogeage de Zachariadis par la direction soviĂ©tique, ouvrirent la voie Ă une bataille fratricide dans les rangs des communistes grecs. Cela dans la mesure oĂč elles visaient Ă annihiler tant la combativitĂ© que lâintĂ©gritĂ© morale et politique de lâancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Zachariadis Ă©tait constamment appelĂ© par ses camarades le petit Staline », celui qui aurait conduit les communistes grecs Ă la victoire. Cette politique soviĂ©tique touchait donc au symbolique, Ă ce qui constituait, et, croyonsânous, constitue encore, le trĂ©fonds de la rĂ©sistance psychique et, en dernier ressort, politique. Et ceci, parce que la fin ignominieuse dâun symbole signifie bien plus quâune dĂ©faite la dĂ©capitation de lâicĂŽne » Zachariadis fut perçue par lui et, bien Ă©videmment par ses disciples, comme lâamorce dâun long processus dâasservissement, dâassujettissement et de soumission de soi. CâĂ©tait comme une excommunication totale tissĂ©e par lâordre soviĂ©tique » et destinĂ©e Ă faire disparaĂźtre non seulement leurs luttes, mais surtout leur dignitĂ© communiste », leur code axiologique et moral. Ce fut le dĂ©but dâune lutte acharnĂ©e entre le PCUS et la vieille garde » du KKE. 2 Sur ce sujet, voir Nicolas Werth, 2001, Histoire de lâUnion soviĂ©tique de lâEmpire russe Ă lâUni ... 5Les troubles du PCUS eurent une rĂ©sonance directe dans le Bureau politique du KKE, qui dĂ©pendait plus que jamais des SoviĂ©tiques. Citons un exemple caractĂ©ristique comme on le sait, en juin 1957, le PrĂ©sidium du Soviet suprĂȘme, Ă lâinitiative de Georgui Malenkov, Viatcheslav Molotov, MikhaĂŻl Pervoukhine, AndreĂŻ Sabourov, Lazare Kaganovitch, Kliment Vorochilov et NikolaĂŻ Boulganine, rĂ©clama la dĂ©mission de Nikita Khrouchtchev. Mais le ComitĂ© central, rĂ©uni grĂące au soutien inconditionnel du marĂ©chal Guergui Joukov, se transforma en arbitre du conflit qui divisait le BP Bureau politique. Ainsi le CC remportaâtâil une victoire significative sur lâancienne garde stalinienne en ratifiant en mĂȘme temps les acquis du XXe CongrĂšs2. Face Ă ces Ă©vĂ©nements, le BP du KKE adopta la rĂ©solution suivante RĂ©solution du Bureau politique du CC du KKE, Le groupe antiparti » de Kaganovitch, Malenkov et Molotov attachĂ© Ă des conceptions pĂ©rimĂ©es et erronĂ©es, tout en se livrant Ă une activitĂ© fractionnelle antiparti, est digne de la sanction la plus sĂ©vĂšre. Et cela, parce quâil a violĂ© le plus haut principe lĂ©niniste de lâunitĂ© du Parti et a contrecarrĂ© les projets de son dĂ©veloppement [âŠ]. 6 juillet 1957 3 Archives dâhistoire sociale contemporaine ASKI, KKE, K. 384, Ί=20/34/50. Document en grec [câest ... Le BP du CC du KKE3. 4 Nicolas Werth, 2001, Histoire de lâUnion soviĂ©tique, op. cit., p. 441. 6Cette rĂ©solution nâĂ©tait en rĂ©alitĂ© quâune copie mot Ă mot de la dĂ©cision du CC du PCUS qui, aprĂšs avoir annulĂ© le vote du PrĂ©sidium, dĂ©nonça et condamna les activitĂ©s fractionnelles du groupe antiparti4 ». Cette façon de rĂ©agir devint progressivement la norme de conduite principale du BP. En effet, pendant la pĂ©riode 1956â1962, la seule stratĂ©gie approuvĂ©e par le KKE fut celle qui avait reçu le consentement explicite du Kremlin. Les cadres supĂ©rieurs du KKE, dont lâautoritĂ© sâĂ©tendait thĂ©oriquement Ă tous les domaines relatifs Ă la GrĂšce, voyaient leur fonction dĂ©coupĂ©e en plusieurs parties et leur influence rĂ©duite par une sĂ©rie de dĂ©cisions des instances de Moscou. Leur rĂŽle principal consistait plutĂŽt en une fonction administrative quâen un travail politique rĂ©el. Il en rĂ©sultait parfois un rassemblement hĂ©tĂ©roclite des forces du KKE sans aucune homogĂ©nĂ©itĂ© politique entre elles lâessentiel restait que lâaction des communistes grecs fĂ»t toujours compatible avec les orientations principales de la politique extĂ©rieure du Kremlin. Ceux qui nâobĂ©issaient pas Ă cette rĂšgle Ă©taient exclus du Parti. Les cadres qui se disputaient le pouvoir au sein de la direction du KKE y Ă©taient perpĂ©tuellement encouragĂ©s par les divers groupes antagoniques du PCUS. Ainsi, tout comme dans certaines dĂ©mocraties populaires, les clivages historiques du PCUS se rĂ©percutaient directement dans les rangs du KKE. Câest ici que nous pouvons dĂ©tecter le fond du problĂšme la crise de la direction du KKE apparut de maniĂšre manifeste au lendemain de lâĂ©clatement des conflits, plus ou moins dissimulĂ©s, au sein du PCUS. DĂšs lors, le KKE Ă©tait divisĂ© en plusieurs factions antagoniques qui se rĂ©fĂ©raient sans cesse Ă la suprĂ©matie naturelle » de lâURSS. La critique de CeauÈescu des Ă©meutes de Tachkent 1955 Ă la scission du KKE 1968 7AprĂšs la dĂ©faite de lâAD au cours de la guerre civile grecque, les communistes furent divisĂ©s en deux groupes principaux la population civile fut rĂ©partie entre les dĂ©mocraties populaires, les divisions militaires de lâAD furent transfĂ©rĂ©es en URSS, Ă Tachkent. Les Ă©meutes qui eurent lieu Ă Tachkent en 1956 eurent des consĂ©quences dramatiques Ă la suite dâune sĂ©rie dâactes de vengeance entre les exâpartisans de lâAD, plusieurs condamnations, des peines de rĂ©clusion furent prononcĂ©es. Certains membres de la CollectivitĂ© de Tachkent goĂ»tĂšrent donc Ă la prison. 5 Sur ce sujet, voir Nikos Papadatos, 2014, lâhistoire de la scission du Parti communiste de GrĂšce ... 8Le rejet du projet de programme du KKE par les SoviĂ©tiques en 1954 marqua le commencement dâun long processus qui se termina par lâĂ©viction de Nikos Zachariadis en fĂ©vrier 1956. Le clivage politique et les Ă©tapes de la transition entre lâancienne forme du communisme et son avatar rĂ©formiste ont marquĂ© lâhistoire du PCUS puis, aprĂšs les Ă©meutes des communistes grecs Ă Tachkent5, celle du KKE. Cette politique soviĂ©tique se reflĂ©ta dans la politique du KKE et dĂ©stabilisa ses appareils organisationnels Ă Tachkent. Panos Dimitriou, un des protagonistes principaux de ces Ă©vĂ©nements parle ouvertement de lâingĂ©rence du PCUS Ă Tachkent 6 Journal Eleftherotypia, 3 avril 1980. Les disciples antistaliniens de lâĂ©quipe de Khrouchtchev voyaient dâun bon Ćil ces points de vue [la lutte contre Zachariadis et son passĂ©] et favorisaient notre lutte. CâestâĂ âdire nous Ă©tions dans le mĂȘme camp et ils nous ont entourĂ©s de leur bienveillance [âŠ]6. 9Ce tĂ©moignage fut confirmĂ© par une autre source quelques annĂ©es plus tard, Nicolae CeauĆescu, Ă lâoccasion dâune entrevue qui sâest dĂ©roulĂ©e le 3 avril 1968, entre le ComitĂ© central du Parti communiste roumain PCR et les reprĂ©sentants du CC du KKE, en particulier avec Kostas Koliyannis et Leonidas Striggos, membres du CC du KKE, confirma complĂštement lâhypothĂšse de lâingĂ©rence de lâURSS et des partis frĂšres » dans les affaires intĂ©rieures du KKE 7 Arhivele NaĆŁionale Istorice Centrale Fonds al PCR â SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 47/1 ... [âŠ]. Je vous ai dit tout Ă lâheure [âŠ], dit CeauĆescu, quâun jour il faudra dire pourquoi on sâest ingĂ©rĂ© dans les affaires intĂ©rieures de votre Parti en 1956, parce que je suis sĂ»r que lorsque le Parti communiste arrivera au pouvoir en GrĂšce, il nous blĂąmera pour cela, et il arrivera Ă la conclusion quâon a mal rĂ©agi, comme, Ă lâheure actuelle, on le dit, nousâmĂȘmes dans le passĂ©, notre Parti a mal rĂ©agi [face Ă cette question] [âŠ]7. 10Comment expliquer ce revirement de la politique roumaine face Ă une question, plus ou moins internationale, orchestrĂ©e par le grand frĂšre soviĂ©tique » ? Dans les annĂ©es 1960, la politique roumaine face Ă lâURSS bouleversa les calculs politiques des Occidentaux. Nicolae CeauĆescu fut perçu en Occident comme un leader soucieux dâindĂ©pendance et prĂȘt Ă rompre ses relations politiques avec lâURSS. Le rapprochement spectaculaire de la Roumanie avec la Chine inquiĂ©tait les SoviĂ©tiques. Au dĂ©but de lâannĂ©e 1967, le conflit sinoâsoviĂ©tique franchit un nouveau palier dans la tension aprĂšs le dĂ©clenchement de la rĂ©volution culturelle » en Chine, les SoviĂ©tiques ne pouvaient plus investir politiquement dans une ConfĂ©rence Ă©ventuelle qui aurait pu contribuer Ă lâunitĂ© du camp socialiste. En janvier 1967, le Drapeau rouge, organe officiel du Parti communiste chinois, accusa les rĂ©visionnistes modernes » de Moscou dâavoir donnĂ© leur appui Ă la clique antiparti » en sâingĂ©rant dans les affaires intĂ©rieures de la RĂ©publique populaire de Chine. Le 9 janvier 1967, dans ses ThĂšses sur le cinquantiĂšme anniversaire de la prise du pouvoir », le CC du PCUS Ă©valua les Ă©vĂ©nements en Chine en qualifiant la rĂ©volution culturelle » de tentative visant Ă substituer au marxismeâlĂ©ninisme authentique une phrasĂ©ologie et des dogmes pseudoârĂ©volutionnaires ». Au mois de fĂ©vrier, plusieurs manifestations eurent lieu Ă PĂ©kin et Ă Moscou. Les manifestants se rĂ©unirent devant lâambassade de lâURSS Ă PĂ©kin et devant lâambassade de Chine populaire Ă Moscou. Le danger dâun conflit interne au monde communiste, entre les deux gĂ©ants du camp socialiste, Ă©tait une possibilitĂ© qui menaçait la stabilitĂ© du systĂšme communiste ». Face Ă ce conflit, la position adoptĂ©e par Bucarest fut considĂ©rĂ©e par Moscou comme une initiative contraire aux intĂ©rĂȘts soviĂ©tiques. Voyons les faits de plus prĂšs en fĂ©vrier 1967, CeauĆescu donna Ă la dĂ©lĂ©gation du KKE des informations importantes sur lâĂ©tendue du conflit sinoâsoviĂ©tique 8 Fonds al PCR â SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 9/1967, ff. 31, 32. [âŠ]. Les jours oĂč il y a eu des manifestations devant lâambassade soviĂ©tique Ă PĂ©kin et lâambassade chinoise Ă Moscou, nous Ă©tions inquiets [âŠ] face Ă la possibilitĂ© dâune rupture des relations diplomatiques entre la Chine et lâUnion soviĂ©tique. Nous avons dĂ©cidĂ© dâenvoyer aux camarades chinois et aux camarades soviĂ©tiques un message faisant preuve de notre inquiĂ©tude tout en exprimant notre position [demander aux deux Partis] de ne pas procĂ©der Ă des actions qui aboutiraient Ă une situation [de nonâretour]. Nous avons soulevĂ© la question de la prise de mesures assurant la mise en place des procĂ©dures rĂ©guliĂšres de la diplomatie officielle. Je vous prie de garder ces informations [pour vousâmĂȘmes], car il sâagit dâune question strictement interne qui ne sera en aucun cas divulguĂ©e. Mais je vous ai donnĂ© ces informations afin de vous tenir au courant du rĂ©sultat de cette initiative. Notre ambassadeur a Ă©tĂ© reçu par les camarades chinois, par le ministre des Affaires Ă©trangĂšres ChĂ©n YĂŹ. Nous avons envoyĂ© un message Ă Zhou Enlai et Ă Mao Zedong ainsi quâĂ lâUnion soviĂ©tique, aux camarades Brejnev et Kossyguine. ChĂ©n YĂŹ a naturellement dit quâil faut blĂąmer les camarades soviĂ©tiques et que le message sera transfĂ©rĂ© Ă Mao Zedong et Ă Zhou Enlai [âŠ]. Notre ambassadeur a Ă©tĂ© aussi reçu par les camarades soviĂ©tiques, par Andropov il a dit quâil transfĂ©rera notre message aux camarades Brejnev et Kossyguine et que la responsabilitĂ© repose sur le cĂŽtĂ© chinois. Il a dit Ă la dĂ©lĂ©gation roumaine son avis personnel en insistant sur ceci le fait que le message fut envoyĂ© tant aux Chinois quâaux SoviĂ©tiques, sans condamner les Chinois, met en Ă©vidence que, pour les Roumains, les SoviĂ©tiques sont sur le mĂȘme pied dâĂ©galitĂ© que les Chinois. Selon lui, la responsabilitĂ© repose sur le cĂŽtĂ© chinois [âŠ] et, vu sous cet angle, le message nâa pas Ă©tĂ© bien accueilli par le PCUS. Certes, notre ambassadeur a contestĂ© cette apprĂ©ciation. Cela sâest produit le 8 fĂ©vrier au cours des manifestations [âŠ]8 11CeauĆescu sâefforça de mettre en cause la rhĂ©torique officielle dĂ©fendue par Moscou. Cette dĂ©nonciation » du style » historique de la direction du PCUS mit en Ă©vidence la politique de Bucarest qui revendiquait de facto son autonomie relative Ă lâĂ©gard de Moscou. Elle prit la forme dâune stricte neutralitĂ© visâĂ âvis des problĂšmes internes du camp socialiste. De maniĂšre significative, cette critique pouvait, sous certaines conditions, bouleverser de fond en comble le principe de dĂ©pendance absolue du KKE Ă lâĂ©gard du PCUS. Lâargumentation suivante de CeauĆescu ne laissait pas indiffĂ©rents certains membres du BP du KKE tels que Dimitrios Partsalidis dit souvent Mitsos, et citĂ© comme M. Partsalidis et Panos Dimitriou Ă©galement membres du secrĂ©tariat du ComitĂ© central du Parti grec, qui avaient dĂ©jĂ commencĂ© Ă avoir des doutes en ce qui concerne la politique internationale soviĂ©tique Voyons les dires intĂ©ressants du leader roumain 9 Ibid., f. 36. [âŠ]. Que montrent dâaprĂšs Marx la pratique du mouvement communiste international et celle du mouvement ouvrier ? Les problĂšmes sont affichĂ©s publiquement et des points de vue sont Ă©changĂ©s. Ainsi, une ligne spĂ©cifique et un concept idĂ©ologique Ă©taient créés, sans conduire Ă la fusillade de ceux qui exprimaient dâautres points de vue, mĂȘme si leurs critiques Ă©taient des critiques acerbes. Il est vrai que Marx nâĂ©tait pas le prĂ©sident dâun gouvernement, je dis cela comme une plaisanterie, mais je suis convaincu que mĂȘme sâil avait Ă©tĂ© prĂ©sident du gouvernement, il nâaurait pas agi de la mĂȘme façon. Ă titre dâexemple Ă lâĂ©poque de LĂ©nine, pendant la pĂ©riode oĂč le PCUS luttait en vue de prendre le pouvoir, les dĂ©bats Ă©taient longs jusquâĂ lâadoption dĂ©finitive des thĂšses par le PCUS. Ainsi aâtâil abouti Ă la cristallisation dâune conception [politique] correcte. Câest pourquoi nous pensons quâun dĂ©bat est requis, mais dans le contexte dâune analyse spĂ©cifique des problĂšmes. Nous ne pouvons accepter ni rĂ©futer une opinion en fonction de notre propre opinion, considĂ©rant celui qui nâest pas dâaccord avec nous comme quelquâun qui sâoppose Ă nous. Parce que cela nous amĂšne prĂ©cisĂ©ment Ă ce que faisait lâĂglise, aussi bien orthodoxe que catholique au lieu dâanalyser scientifiquement [les faits] nous arrivons Ă la confirmation dâun dogme auquel tous doivent croire, et celui qui nây croit pas est considĂ©rĂ© comme hĂ©rĂ©tique. Estâce possible de dire que le vrai marxismeâlĂ©ninisme est constituĂ© par ce que [âŠ] [dit un seul Parti] ? Je nâai vu ça ni chez Marx, ni chez Engels, ni chez LĂ©nine [âŠ]9. 12La politique de nonâingĂ©rence de la Roumanie dans les affaires intĂ©rieures des autres partis frĂšres » Ă©tait due, selon lâargumentation officielle du PCR, Ă une réévaluation de lâhistoire soviĂ©tique. La question de la sincĂ©ritĂ© certes discutable de ces thĂšses eut un Ă©cho considĂ©rable dans la direction du KKE. Elle laissait entendre par lĂ que les courants socialistes centrifuges qui ne mettaient pas en pĂ©ril la politique extĂ©rieure de la Roumanie pouvaient ĂȘtre dĂ©sormais tolĂ©rĂ©s par Bucarest. Pour les communistes grecs, les dires du leader roumain revĂȘtirent un sens Ă©vident 10 Ibid., ff. 33, 34. [âŠ]. Vous connaissez, dit CeauĆescu, lâhistoire du PCUS, les luttes [internes] qui datent de lâĂ©poque de LĂ©nine et la façon dont elles ont Ă©tĂ© rĂ©solues vous vous rappelez les problĂšmes avec Trotski et Boukharine. LĂ©nine a rĂ©solu ces problĂšmes dans un esprit qui visait Ă maintenir le contexte du renforcement et de lâunitĂ© [du Parti]. En 1917, vous vous rappelez que Zinoviev et Kamenev furent accusĂ©s publiquement parce quâils avaient trahi la rĂ©volution, mais ils sont restĂ©s au pouvoir. Ainsi, LĂ©nine a rĂ©solu pratiquement et publiquement ce problĂšme. Par la suite, tout nâa pas Ă©tĂ© rĂ©solu ainsi vous vous rappelez les procĂšs qui ont eu lieu [en URSS] et les rĂ©vĂ©lations du PCUS en 1956 Ă ce sujet ? [Les Chinois] comment devaientâils rĂ©agir ? Commencer Ă condamner lâUnion soviĂ©tique ou procĂ©der Ă ce que nous avons fait Ă lâĂ©poque, dĂ©fendre lâUnion soviĂ©tique ? En 1937, 1938 et 1939, quand ces procĂšs eurent lieu, nous avons dĂ©fendu lâUnion soviĂ©tique, au moment oĂč les choses ne se sont pas rĂ©solues de maniĂšre dĂ©mocratique [mais] de maniĂšre contraire aux rĂšgles du Parti. Pourquoi disâje tout ça ? Parce que nous sommes inquiets face aux faits qui se dĂ©roulent en Chine. Nous devrions comprendre que la solution nâest pas de commencer Ă blĂąmer la Chine en aggravant les choses. Et si nous pouvons aider Ă trouver une solution, cela signifie ne pas sâingĂ©rer [âŠ] dans les affaires intĂ©rieures des autres Partis [âŠ]10. 13Ces thĂšses roumaines envenimĂšrent davantage les luttes internes des communistes grecs qui voyaient apparaĂźtre les premiĂšres fissures » tangibles dans le camp du socialisme rĂ©el ». Plus concrĂštement, lâannĂ©e 1967 marqua un tournant trĂšs important dans les relations des membres du KKE en dehors du fait que les dirigeants du Parti se disputaient le pouvoir de maniĂšre de plus en plus ouverte, la dictature militaire avril 1967 â juillet 1974 força plusieurs militants Ă sâinstaller dans les pays de lâEurope occidentale. La dĂ©gradation progressive de lâimage de lâURSS dans le monde, Ă la suite du conflit sinoâsoviĂ©tique, entraĂźna un flot de contestations contre toute tentative dâextĂ©riorisation de la stratĂ©gie soviĂ©tique dans les Partis communistes occidentaux. LâĂ©vĂ©nement qui servit de catalyseur Ă ce tournant fut le thĂ©orĂšme de lâeurocommunisme. Cette rĂ©alitĂ© faisait suite Ă une rĂ©orientation complĂšte de la politique de certains Partis communistes occidentaux, Ă lâinstar du PCI, succĂ©dant Ă la politique du monolithisme » qui avait plongĂ© ces Partis dans un Ă©tat de dĂ©pendance idĂ©ologique presque complet. La dictature militaire en GrĂšce aboutit Ă lâexpatriation des militants de la Gauche qui, dâune maniĂšre ou dâune autre, allĂšrent dans les pays occidentaux, en France, en Angleterre, et surtout en Allemagne de lâOuest, afin dâĂ©viter lâemprisonnement et de lutter pour leurs idĂ©es. Lâinstallation des rĂ©fugiĂ©s politiques grecs dans ces pays facilita leur rapprochement avec les divers courants de lâeurocommunisme. Mais quelle est la relation entre la scission du KKE en 1968 et lâeurocommunisme ? Quel Ă©tait le rĂŽle de Bucarest et son attitude face Ă la crise du KKE ? 14Le contexte historique Ă©tait polarisĂ© par le conflit sinoâsoviĂ©tique et la nouvelle orientation de la politique extĂ©rieure soviĂ©tique qui abandonnait le principe de la coexistence pacifique dans les lieux gĂ©ostratĂ©giques pĂ©riphĂ©riques du globe oĂč la compĂ©tition entre les deux superpuissances ĂtatsâUnis/URSS devenait plus vive que jamais. Dans ce contexte, la scission du KKE en 1968 faisait allusion aux vieux axiomes soviĂ©tiques dĂ©fendus par Khrouchtchev pluralisme des voies amenant au socialisme, coexistence pacifique, etc.. Ă cela, il faut ajouter le maintien de bonnes relations » entre lâUnion soviĂ©tique et la GrĂšce des colonels qui, selon le Kremlin, ne signifiait aucune rĂ©conciliation idĂ©ologique avec le rĂ©gime ». 11 Pour de plus amples informations sur ces questions, voir Nikos Papadatos, 2016, les communistes gr ... 15Kostas Koliyannis devint Premier secrĂ©taire du KKE aprĂšs lâĂ©viction de Zachariadis. Dimitrios Partsalidis, lâun des anciens membres du Parti accusĂ© de fractionnisme » Ă partir de 1956, fut Ă nouveau membre du Bureau politique et du SecrĂ©tariat du KKE et lâun des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s du PCUS aprĂšs la destitution de Zachariadis et lâarrivĂ©e de Khrouchtchev au pouvoir en Union soviĂ©tique. Ces deux personnages se disputaient le pouvoir au sein du Parti. Les racines de leur conflit Ă©taient dues Ă lâhistoire rĂ©cente du KKE. AprĂšs la fin de la guerre civile, en 1951, un nouveau parti, la Gauche dĂ©mocratique unifiĂ©e EDA, avait vu le jour en GrĂšce. Entreâtemps, le gouvernement dâAthĂšnes avait dĂ©crĂ©tĂ© lâabolition juridique, câestâĂ âdire lâinterdiction, du Parti communiste dĂšs 1947. En apparence, de 1964 Ă 1968, la querelle entre Koliyannis et Partsalidis concernait les formes de rĂ©organisation des forces communistes en GrĂšce, Koliyannis voulait que les communistes luttent en faveur de la lĂ©galisation de facto du KKE tandis que Partsalidis favorisait plutĂŽt lâalliance avec lâEDA, Ă laquelle participaient aussi des forces plus centristes » Ă tendance socialiste. NĂ©anmoins, au fond, ce duel reflĂ©tait les diffĂ©rentes stratĂ©gies soviĂ©tiques par rapport Ă la GrĂšce et la dĂ©pendance absolue des communistes grecs Ă lâĂ©gard du Kremlin11. 16Les opinions de Partsalidis et de Dimitriou â approuvĂ©es par Zisis Zografos, membre de la direction du KKE â, en matiĂšre dâorganisation du KKE, avaient Ă©tĂ© explicitement dĂ©noncĂ©es par la direction soviĂ©tique au cours du 12e PlĂ©num qui se tint Ă Budapest du 5 au 15 fĂ©vrier 1968. La lettre des SoviĂ©tiques stipulait Chers camarades, Nous avons soigneusement Ă©tudiĂ© les lettres du camarade Partsalidis envoyĂ©es le 10 novembre 1967 et le 18 janvier 1968, au CC du PCUS. ConsidĂ©rant que les problĂšmes soulevĂ©s par le camarade Partsalidis sont une affaire intĂ©rieure qui concerne exclusivement votre Parti, le CC du PCUS ne voit pas lâintĂ©rĂȘt dâanalyser sa position particuliĂšre en matiĂšre de questions dâorganisation, face auxquelles le ComitĂ© central du KKE sâest dĂ©jĂ exprimĂ© en adoptant une dĂ©cision collective. Pour la mĂȘme raison, nous ne pensons pas quâil soit appropriĂ© dâaccueillir au CC du PCUS le camarade Partsalidis en vue de procĂ©der Ă une discussion qui porterait sur ces affaires. Comme vous le savez bien, lors des successives rĂ©unions dâamitiĂ© entre les reprĂ©sentants de nos Partis, qui ont toujours eu lieu dans une atmosphĂšre de comprĂ©hension mutuelle et sincĂšre [...], le CC du PCUS sâest fermement exprimĂ© en faveur de la politique et de la tactique adoptĂ©es par le CC du KKE [...]. 12 KKE, 2008, Î 12η ÎÎ»ÎżÎŒÎλΔÎčα η ÎÎ ÎżÏ ÎÎÎ, 5â15 ΊλΔÎČÎŹÏη 1968, ÏÏαÎșÎčÎșÎŹ [Le 12e PlĂ©num du KKE, du 5 ... GuidĂ©s par les relations de sincĂ©ritĂ© et de confiance Ă©tablies entre nos deux Partis, nous avons Ă©changĂ©, Ă la demande des camarades grecs, des points de vue et des avis sur des questions qui furent abordĂ©es par le 8e et le 10e PlĂ©num du CC du KKE. DâaprĂšs nous, la vie a confirmĂ© la justesse de la ligne politique adoptĂ©e par le CC, lors du 8e et du 10e PlĂ©num du KKE. Cela semble particuliĂšrement clair maintenant, Ă la lumiĂšre des rĂ©cents Ă©vĂ©nements tragiques en GrĂšce, provoquĂ©s par la mise en place dâune dictature militaroâfasciste dans le pays [...]12. 17Face Ă cette intervention, la troĂŻka », Partsalidis, Dimitriou et Zografos, prit lâinitiative de dĂ©fendre le passĂ© rĂ©cent du Parti de 1956 Ă 1968 en proclamant, dans une lettre radiodiffusĂ©e, son attachement aux principes du XXe CongrĂšs du PCUS et en accusant le putsch » du 12e PlĂ©num de restaliniser » le Parti en souplesse. Voici le contenu de cette lettre 13 Tasos Vournas, 1983, Î ÎŽÎčÎŹÏαη ÎżÏ ÎÎÎ [La scission du KKE], ÎÎžÎźÎœÎ± ολίΎη, p. 81. [âŠ]. Ainsi, 12 ans aprĂšs le 6e PlĂ©num du ComitĂ© central de 1956, le camarade Koliyannis et son groupe, reprĂ©sentant le conservatisme et la stagnation dogmatique, tententâils dâachever le parcours dâĂ©loignement de lâesprit du 6e PlĂ©num et le retour au rĂ©gime politique anormal du passĂ© qui a engendrĂ© tant de maux au KKE et au mouvement populaire de notre pays13. 18PersĂ©cutĂ©s par le KKE, qui avait dĂ©jĂ acquis lâaide multiforme de Moscou, les dissidents » nâavaient plus quâune solution le recours Ă lâaide du Parti roumain. Les autoritĂ©s roumaines leur octroyĂšrent une aide camouflĂ©e » qui, Ă ce stade de la bataille interne, fut inapprĂ©ciable. Le dialogue suivant est significatif Ă cet Ă©gard [âŠ]. Le camarade Zografos â Si Koliyannis nâavait pas une aide de lâextĂ©rieur, il nâexisterait pas aujourdâhui. Câest la vĂ©ritĂ© [âŠ]. Le camarade Nicolae CeauĆescu â Que voulezâvous que fasse la Roumanie ? Et je sais une chose vous ne devriez pas adopter une ligne [politique] reconnaissant lâexistence dâun nouveau ComitĂ© central. Ce nâest pas bon. Le camarade Zografos â Nous lâavons clairement indiquĂ© dans notre lettre. Nous voudrions avoir la capacitĂ© dâaller dans dâautres pays. Le camarade Nicolae CeauĆescu â Que pouvonsânous faire ? Le camarade Zografos â Des passeports. Cela aurait une signification. Le camarade Nicolae CeauĆescu 14 Fonds al PCR â SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 48/1968, f. 7. Conversation stĂ©nographiĂ©e e ... â Je vous ai dit que des passeports vous seront dĂ©livrĂ©s14. 19La crĂ©ation dâun nouveau Parti Ă©taitâelle directement due Ă lâaide roumaine ? Il ne semble pas. LâidĂ©e dâun nouveau Parti indĂ©pendant avait Ă©tĂ© Ă©noncĂ©e depuis longtemps par certains membres de la CollectivitĂ© de Tachkent. Comment pouvonsânous expliquer ces Ă©vĂ©nements ? Ainsi que lâavait Ă©crit dans son journal, en mars 1968, lâun des plus ardents partisans de ce mouvement contestataire, Mpeikos Georgoulas, le correspondant du journal dâAvgi Ă Moscou 15 Journal inĂ©dit de Mpeikos Georgoulas, 31 mars 1968, manuscrit. [âŠ]. Les trois camarades [M. Partsalidis, Z. Zografos et P. Dimitriou] portent une grande responsabilitĂ© de la pĂ©riode qui a succĂ©dĂ© au 6e PlĂ©num de 1956, et qui a conduit mathĂ©matiquement Ă une recrudescence de la situation. Ils ont tolĂ©rĂ©, ils nâont pas vu, ils ont contribuĂ© [Ă ce qui sâest passĂ©]. Ils ont rĂ©agi lorsque ce groupe [K. Koliyannis et le BP du KKE] a foulĂ© aux pieds leur bonne foi, quand ils leur ont mis le couteau sous la gorge. Telle est lâamĂšre vĂ©ritĂ© pour tous les trois. Quand le couteau du manque de dĂ©mocratie, des abus et de la violation de nos principes coupait la gorge des autres, cela ne faisait, bien entendu, aucun mal. Ils restaient calmes. Certes, cela ne doit pas nous conduire au nihilisme. Il faut en tirer la leçon nĂ©cessaire. [Il faut] dire au Parti les personnes qui dirigent le Parti doivent comprendre quâils ne peuvent pas avoir seulement des droits, mais quâils assument, par nous tous, de lourdes responsabilitĂ©s. On doit, avant tout, Ă©lever le sens de la responsabilitĂ© des gens qui dirigent le Parti. On souffre de son absence. ParallĂšlement, tous les membres du KKE, nous devrons faire sentir nos responsabilitĂ©s arrĂȘter de jouer le rĂŽle dâimbĂ©ciles » [âŠ] et parler avec franchise et courage. Chaque membre du Parti, en levant la main pour approuver ou repousser une dĂ©cision, une action, etc., doit penser Ă sa responsabilitĂ© visâĂ âvis du peuple grec. Si tel nâest pas le cas, il vaut mieux que ce membre renvoie sa carte du Parti, sinon on peut penser quâil la garde pour en tirer profit [âŠ]15. 20Ce tĂ©moignage inĂ©dit est suffisamment parlant la dĂ©pendance Ă©tait diachroniquement le facteur de cohĂ©sion de la direction du KKE. En rĂ©alitĂ©, 1968 nâa pas Ă©tĂ© le moment dâune vĂ©ritable rĂ©volution culturelle », ou dâune insurrection hĂ©roĂŻque contre le soviĂ©tisme », mais le moment oĂč le couteau » du limogeage politique a Ă©tĂ© mis sous la gorge » des trois protagonistes principaux qui revendiquĂšrent, Ă la derniĂšre minute, leur propre Ă©mancipation, ou leur propre sauvetage politique. Les communistes grecs, leur scission et les Roumains 21En 1968, les communistes grecs ne considĂ©raient plus lâURSS comme le pilier central de la rĂ©volution mondiale. En effet, le dĂ©sarroi de 1956 avait laissĂ© son poison sĂ©cessionniste et les membres de la diaspora du KKE Ă©taient restĂ©s relativement impassibles face aux Ă©meutes tragiques de Tachkent. Leur survie personnelle et la protection de leur famille Ă©taient leur prĂ©occupation premiĂšre. La crise fut manifestement lâeffet dâune crise plus gĂ©nĂ©rale celle de lâaliĂ©nation du socialisme rĂ©el ». En dâautres termes, la crise du mouvement communiste mondial fut aussi reflĂ©tĂ©e par la scission du KKE. Tout dĂ©bat idĂ©ologique ultĂ©rieur liĂ©, dâune part, Ă la dispute des marxistesâlĂ©ninistes » contre les opportunistes », thĂšse dĂ©fendue par le KKE, et de lâautre, Ă la lutte des forces rĂ©novatrices » contre les dogmatiques » prosoviĂ©tiques, axiome soutenu par le Parti communiste de lâintĂ©rieur », ne fut quâune rĂ©miniscence idĂ©ologique produite par deux thĂ©ories constructivistes dĂ©rivĂ©es plutĂŽt du mythe postâsĂ©cessionniste du KKE, oĂč chacun des porteurs principaux semblait Ă©prouver le besoin de se justifier, que de la rĂ©alitĂ© objective. 22Lâeurocommunisme, censĂ© ĂȘtre Ă lâorigine de la scission, a influencĂ© la base â et non la direction qui prit lâinitiative de la scission â du Parti communiste de lâintĂ©rieur tardivement, a posteriori. En dehors du fait que Partsalidis, Dimitriou et Zografos nâĂ©taient que des hommes politiques de terrain sans aucun lien organique avec la thĂ©orie », deux sources mettent en lumiĂšre les traces des liens du PC de lâintĂ©rieur avec lâeurocommunisme. La premiĂšre est ici une lettre que, le 21 aoĂ»t 1968, Partsalidis envoya au ComitĂ© central du PCR Au ComitĂ© central du Parti communiste roumain Chers camarades, 16 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/127, f. 1. Ă propos de la situation extrĂȘmement critique créée aprĂšs lâentrĂ©e des forces armĂ©es de cinq pays socialistes dans la RĂ©publique socialiste de TchĂ©coslovaquie, nous avons besoin de vous contacter pour vous exposer la position que nous adoptons Ă lâĂ©gard de ces Ă©vĂ©nements tragiques et de demander votre opinion sur certaines questions qui nous prĂ©occupent directement [âŠ]16. 23Comme on le sait, en 1968, Nicolae CeauĆescu avait tenu tĂȘte aux SoviĂ©tiques en sâopposant Ă lâinvasion de TchĂ©coslovaquie et, chose encore plus grave, en refusant dâintervenir Ă Prague. Cette politique audacieuse avait certainement rĂ©ussi Ă rĂ©unir autour de sa stratĂ©gie hĂ©rĂ©tique » un large consensus qui dĂ©passait lâhorizon de ses ambitions nationales. Dans ces circonstances historiques, les communistes grecs proroumains, nommĂ©s de lâintĂ©rieur », suivirent son projet aprĂšs avoir manifestĂ© leur dĂ©saccord avec Moscou. En effet, le 5 septembre 1968, le Bureau de lâintĂ©rieur » sâaligna sur les thĂšses roumaines et dĂ©nonça lâinvasion soviĂ©tique. Câest le moment oĂč les liens politiques entre les dissidents » et les SoviĂ©tiques se coupĂšrent dĂ©finitivement. De surcroĂźt, lâaide octroyĂ©e par Bucarest aux communistes de lâintĂ©rieur » Ă©tait significative, comme en tĂ©moigne la lettre suivante de Nikos Kentros, membre du CC du PC de lâintĂ©rieur Note Au DĂ©partement des relations internationales du Parti communiste roumain Camarade Ghizela, Chers camarades, GrĂące Ă votre aide inapprĂ©ciable, nous avons achetĂ© jusquâĂ prĂ©sent par le biais de Virement » [transfert, avec subside de la Roumanie] une sĂ©rie dâanciens objets populaires par des magasins correspondants. Ces objets nous ont donnĂ© la possibilitĂ© dâouvrir un magasin spĂ©cial en Belgique. En exploitant ces objets, nous avons eu lâoccasion dâobtenir une source de revenus pour les besoins du Bureau de lâintĂ©rieur en GrĂšce. Cette foisâci, nous vous prions de nous aider Ă acheter certains vieux meubles par le biais de Virement » et Ă les envoyer par votre organisation du commerce extĂ©rieur Libri ». Le besoin dâachat de ces meubles est aussi expliquĂ© par le fait que les vieux articles dâart ne sont pas vendus par consignation du fait quâils ne sont pas contrĂŽlĂ©s par le MusĂ©e. 2. X. 1971 Salutations fraternelles Pour le CC du PC de lâintĂ©rieur 17 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/183, f. 1 [soulignĂ© par nous]. N. Kentros17. 24Il sâensuit que les Roumains veillĂšrent Ă la survie Ă©conomique de leurs protĂ©gĂ©s grecs par les voies les plus invraisemblables. ParallĂšlement, CeauĆescu visait Ă rĂ©former lâĂ©conomie de son pays en jouant lâhonnĂȘte courtier » entre lâEst et lâOuest. Moscou nâĂ©tait pas forcĂ©ment contre cette tendance centrifuge. Dans la mesure oĂč les SoviĂ©tiques refusaient de concĂ©der Ă la Roumanie un statut important, Ă part entiĂšre, au sein du pacte de Varsovie, lâUnion soviĂ©tique nâavait rien Ă craindre du cĂŽtĂ© roumain. Comme lâa soulignĂ© François Fejtö 18 François Fejtö, 1992, la fin des dĂ©mocraties populaires, op. cit., p. 93â94 [soulignĂ© par nous]. Dans les annĂ©es 70, la relative insubordination de la Roumanie favorisait autant lâimage du camp socialiste et de lâURSS que la libĂ©ralisation » pratiquĂ©e parallĂšlement par les autoritĂ©s polonaises ou hongroises. Les liens entretenus par le rĂ©gime de CeauĆescu avec bon nombre de pays dâobĂ©dience marxisteâlĂ©niniste et dâorganisation de libĂ©ration nationale dans le tiersâmonde facilitaient le dĂ©veloppement de leurs contacts avec lâURSS lĂ oĂč une responsabilitĂ© directe de Moscou aurait pu ĂȘtre mise en cause. Last but not least, le dĂ©veloppement des Ă©changes commerciaux avec les pays occidentaux a permis le transit par la Roumanie dâĂ©quipements et de technologies autrement inaccessibles Ă lâUnion soviĂ©tique18. 25La crĂ©ation du KKE de lâintĂ©rieur nâĂ©tait pas lâacte qui conduirait Ă un mouvement de contestation populaire avec comme objectif la chute du rĂ©gime dâAthĂšnes ; la survie du KKE dans les dĂ©mocraties populaires et lâURSS, sous la mainmise contraignante des SoviĂ©tiques, ne renvoyait pas non plus Ă une lutte de fait contre la junte militaire des colonels. Au contraire, le PCR contrĂŽlait la lutte antidictatoriale des communistes de lâintĂ©rieur, et, par ce biais, les SoviĂ©tiques avaient toujours un droit de regard sur les activitĂ©s antidictatoriales tant du KKE que du KKE de lâintĂ©rieur ; il sâagit dâun contrĂŽle par procuration ». 26En second lieu, lâeurocommunisme » du KKE de lâintĂ©rieur dĂ©coula plutĂŽt des circonstances politiques des annĂ©es 1970 que de la volontĂ© des communistes de lâintĂ©rieur de se dĂ©barrasser des rouilles du dogme » soviĂ©tique ; ce fut une perspective Ă atteindre plus quâun projet thĂ©orique rĂ©solu. Comme lâa Ă©crit Zisis Zografos, le 26 janvier 1971, au ComitĂ© central du PC de lâintĂ©rieur 19 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/169. Le 22 janvier 1971, jâai rencontrĂ© Ă lâaĂ©roport de Rome le camarade Segre, le jeune responsable du dĂ©partement des relations internationales du CC du Parti communiste italien il attendait une dĂ©lĂ©gation Ă©trangĂšre dâun parti frĂšre. On se connaissait bien avant la scission [âŠ]. Il a Ă©galement posĂ© des questions sur la situation actuelle dans le KKE. Il mâa dit quâils voulaient avoir un contact plus effectif avec nous. Pour rĂ©pondre spĂ©cifiquement Ă la question de la meilleure prĂ©paration dâune manifestation plus gĂ©nĂ©rale au printemps concernant la mobilisation de forces plus larges, en vue de lutter contre le rĂ©gime actuel en GrĂšce. Il mâa proposĂ© de lui rendre visite Ă son bureau quand je vais revenir Ă Rome19. 27Dans ces conditions, le PC de lâintĂ©rieur, entiĂšrement prisonnier entre les objectifs mondiaux soviĂ©tiques et les intĂ©rĂȘts pĂ©riphĂ©riques roumains, cherchait dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă trouver des appuis politiques. Lâappropriation, aprĂšs coup, de lâeurocommunisme de la part des communistes grecs de lâintĂ©rieur » fut le rĂ©sultat de la contingence historicoâpolitique des annĂ©es 1970, et non le point de dĂ©part dâune lutte libĂ©ratrice contre la soumission soviĂ©tique ». Conclusion 28La transmission de la tradition historique, exprimĂ©e en lâoccurrence par la narration historiographique des deux Partis grecs, Ă©tablie aprĂšs la scission du KKE, entrava la transmission de la connaissance historique. Les uns disaient que les rĂ©novateurs sâopposĂšrent aux dogmatiques » tandis que les autres insistaient sur la cause juste du marxismeâlĂ©ninisme » qui, de bon droit, luttait contre lâopportunisme ». Nous pouvons dire que les deux interprĂ©tations sont, du point de vue historique, fausses. Cela ne signifie pas que, du point de vue idĂ©ologique, ces deux explications » ne puissent avoir des effets concrets tant que les collectivitĂ©s existent, les idĂ©ologies se rĂ©percutent dans le temps et dans lâespace, mais, et sans vouloir insinuer que lâhistoire soit une science entiĂšrement exempte de toute rĂ©fĂ©rence Ă une conception du monde, ces deux perceptions, historiquement parlant, sont fondamentalement erronĂ©es. 29En 1949, les communistes grecs ont dĂ» faire face Ă une dĂ©faite stratĂ©gique dont les sĂ©quelles allaient dĂ©composer leur unitĂ© ainsi que leurs perspectives rĂ©volutionnaires, au moins Ă brĂšve Ă©chĂ©ance. Ensuite, le XXe CongrĂšs du PCUS 1956 a imposĂ© au sein du KKE la dĂ©zachariadisation » du Parti. La premiĂšre consĂ©quence en fut la dĂ©sintĂ©gration de la base du Parti qui, en dĂ©pit des thĂ©ories confuses liĂ©es Ă la nature dĂ©mocratique des Partis de type nouveau », avait Ă©tĂ© largement influencĂ©e par les luttes et les symboles du passĂ©. LâĂ©radication soviĂ©tisĂ©e de ces symboles, les dĂ©crets prosoviĂ©tiques, transformant les icĂŽnes rĂ©volutionnaires du passĂ© en figures contreârĂ©volutionnaires » et antisoviĂ©tiques », créÚrent les conditions qui permirent lâĂ©mergence dâune sĂ©rie de luttes et dâescarmouches politicoâidĂ©ologiques, et scindĂšrent en plusieurs factions antagoniques les collectivitĂ©s des rĂ©fugiĂ©s politiques comme les militants qui se trouvaient dans les prisons de GrĂšce. 30Dâun autre cĂŽtĂ©, cette pĂ©riode posa les jalons dâun humanisme diffus. En 1968, sous la pression du changement progressif de la politique extĂ©rieure de lâURSS et des problĂšmes du camp socialiste, ce courant humaniste se scinda en deux le courant apologĂ©tique sâaligna sur la politique du PCUS ; le courant centrifuge chercha Ă se cramponner Ă la politique de Bucarest pour subsister politiquement et Ă©conomiquement. Dans les deux cas, leur dĂ©pendance Ă©tait absolue. Lâaxe moscovite et lâaxe roumain nâĂ©taient que la preuve de la dĂ©faite dĂ©finitive des communistes grecs dans cette conjoncture historique prĂ©cise, polarisĂ©e par la guerre froide. En dâautres termes, les problĂšmes du camp socialiste et ceux de lâURSS eurent leur Ă©cho au sein du KKE. Aussi, la scission du KKE contenaitâelle en germes les graves potentialitĂ©s de la dissolution de lâURSS, qui sâavĂ©ra incapable â sauf lorsquâelle parvint Ă contrebalancer les effets dâune crise par le recours Ă la force armĂ©e, comme ce fut le cas de lâinvasion dâaoĂ»t 1968 Ă Prague â, dâexercer politiquement un pouvoir de dissuasion susceptible dâempĂȘcher la scission du KKE. Commentils organisent les passages illĂ©gaux Ă la frontiĂšre grĂ©co-turque. Quatre ONG Ă©trangĂšres, qui, par le biais de groupes fermĂ©s sur les rĂ©seaux sociaux, fournissent des instructions et des âcontactsâ aux migrants en Turquie, afin de franchir la frontiĂšre grecque dâEvros, sont entrĂ©es dans le âmicroscopeâ des services spĂ©ciaux de lâEtat grec. La semaine de 35h a Ă©tĂ© un grand sujet Ă dĂ©bat de ces Ă©lections prĂ©sidentielles, devrait-on travailler plus ou moins ? En effet, en France, depuis 2002, la durĂ©e lĂ©gale du temps de travail pour un salariĂ© Ă temps plein dans une entreprise est fixĂ©e Ă 35 heures par semaines au lieu de 39 heures prĂ©cĂ©demment. Mais quâen est-il des autres pays EuropĂ©ens ? Quels sont leurs modĂšles de travail et surtout, sont-ils plus ou moins productifs ? La SuĂšde, connue pour ĂȘtre parmi lâune des nations les plus respectueuses de lâĂ©quilibre vie professionnelle / vie privĂ©e a testĂ© en 2014 la mise en Ćuvre de la journĂ©e de 6 heures. Ainsi, dans la municipalitĂ© de Göteborg, deuxiĂšme ville du pays, certains employĂ©s municipaux ont vu leur temps de travail rĂ©duit Ă 30h par semaine. Le secteur privĂ© nâest pas en reste puisque lâusine dâassemblage Toyota de Göteborg a adoptĂ© ce modĂšle pour ses mĂ©caniciens et employĂ©s de bureau, il y a 15 ans dĂ©jĂ , sans jamais revenir sur le principe. Toutefois, le modĂšle sâest rĂ©vĂ©lĂ© difficilement viable pour le secteur public qui a mis un terme Ă lâexpĂ©rimentation. NĂ©anmoins, sans sâaventurer dans des rĂ©ductions aussi drastiques du temps de travail, il reste primordial de se pencher sur la situation dans le reste du Vieux Continent. Analysons donc le temps de travail en Europe par rapport Ă la productivitĂ© et Ă la performance des collaborateurs. Qui travaille le plus en Europe ? En 2015, dâaprĂšs une Ă©tude de lâinstitut Coe-Rexecode avec des calculs rĂ©alisĂ©s Ă partir des donnĂ©es dâEurostat, le pays EuropĂ©en oĂč les salariĂ©s travaillent le plus est la Roumanie avec 2080 heures travaillĂ©s par an en moyenne par les salariĂ©s Ă temps plein, suivi de prĂšs par la GrĂšce avec 2010 heures. Malheureusement, dâaprĂšs cette mĂȘme Ă©tude, le pays qui se classe en dernier est la France avec seulement 1646 heures travaillĂ©es, soit 434 heures de moins que la Roumanie. Cependant, il ne faut pas oublier que les lĂ©gislations concernant la durĂ©e du travail divergent selon les pays, ce qui peut expliquer cet Ă©cart. Par exemple, en Italie, la durĂ©e lĂ©gale du travail est de 40 heures par semaine, avec une durĂ©e maximale heures supplĂ©mentaires comprises de 48 heures hebdomadaires. Au Royaume-Uni, la durĂ©e maximale de travail par semaine ne peut dĂ©passer 48 heures selon la loi. En Allemagne, la loi stipule que dans le cas de la semaine Ă 6 jours ouvrables du lundi au samedi, la durĂ©e hebdomadaire de travail peut varier de 48h Ă 60h, soit 13 ou 25 heures de plus que la France. Cependant, lorsque lâon compare les pays EuropĂ©ens sur la durĂ©e du travail dâun travailleur non-salariĂ©, la France se place en 4e position derriĂšre la Belgique, lâAutriche et la GrĂšce, toujours dâaprĂšs cette mĂȘme Ă©tude. Mais alors, le fait de travailler moins nous rend-il pour autant moins productif ? Pour le savoir, comparons maintenant la productivitĂ© des pays dâEurope. Toujours selon une Ă©tude dâEurostat, en 2015, parmi les pays ayant enregistrĂ© une forte croissance de plus de 2% de leur PIB rĂ©el, on retrouve en tĂȘte lâIrlande, avec une croissance de 7,8%, le Luxembourg 4,8% la SuĂšde 4,1% ou la Roumanie 3,8%. Ensuite, au dessus des 2% on retrouve notamment lâEspagne 3,2%, le Royaume-Uni 2,3% et les Pays-Bas 2%. La France, quant Ă elle se trouve parmi les pays ayant eu une croissance modĂ©rĂ©e 1,2%, derriĂšre lâAllemagne 1,7%, le Portugal 1,5% et la Belgique 1,4%, alors que lâItalie dont le temps de travail hebdomadaire est supĂ©rieur Ă celui en France a connu une croissance faible 0,8%. La GrĂšce est le seul pays ayant connu une rĂ©cession avec un PIB rĂ©el en recul de 0,2% par rapport Ă 2014, alors quâil sâagissait du deuxiĂšme pays EuropĂ©en oĂč les salariĂ©s travaillaient le plus par an. Cependant pour accroĂźtre notre productivitĂ© faut-il travailler plus ou travailler mieux ? Câest lâune des questions que lâon pourrait se poser car en effet, le bien ĂȘtre au travail est un facteur souvent laissĂ© pour compte alors quâil est indispensable pour une meilleure productivitĂ©. Mais dans quels pays dâEurope les salariĂ©s sont-ils les plus heureux au travail⊠? Autre question particuliĂšrement dâactualitĂ©, la productivitĂ© au bureau et Ă la maison serait-elle identique ? En effet, une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par Polycom en 2017 soutient que les Français apprĂ©cient particuliĂšrement le travail Ă domicile 68 % des personnes sondĂ©es ont indiquĂ© que leur domicile ou leur bureau personnel constituait leur lieu de travail prĂ©fĂ©rĂ©. Ă lâheure oĂč 16,7 % des salariĂ©s français tĂ©lĂ©travaillent au moins 1 jour par semaine, il devient nĂ©cessaire de se pencher sur le sujet. Câest dâailleurs dans cette optique quâune loi facilitant le recours au tĂ©lĂ©travail a Ă©tĂ© votĂ©e en 2017. Si le sujet vous intĂ©resse, vous pouvez Ă©galement voir pourquoi les français seraient les champions dâEurope du tĂ©lĂ©travail en cliquant sur ce lien. Horaires lĂ©gers les secrets de la rĂ©ussite danoise Les pays scandinaves sont souvent citĂ©s en exemple dans le domaine des conditions de travail. Parmi eux, le Danemark se distingue sur plusieurs critĂšres. Tout dâabord, les danois, champions de la flexisĂ©curitĂ©, base son modĂšle de travail sur les principes dâĂ©galitĂ© et de bonheur au travail. De plus, au niveau du temps de travail, les travailleurs danois sont gagnants. Ces derniers ne travaillent en effet que 1540 heures par an en moyenne soit environ 30h par semaine selon une enquĂȘte de lâOCDE. Ainsi, ces horaires raisonnables, accompagnĂ©s par une forte autonomie laissĂ©e aux collaborateurs, permettent aux danois dâĂȘtre Ă©panouis quand ils se rendent Ă leurs bureaux ! Vous pouvez consulter notre article sur le sujet en cliquant ici si vous dĂ©sirez plus dâinformations. Une initiative innovante en SuĂšde La SuĂšde, connue pour ĂȘtre parmi lâune des nations les plus respectueuses de lâĂ©quilibre vie professionnelle / vie privĂ©e, a testĂ© en 2014 la mise en Ćuvre de la journĂ©e de 6 heures. Ainsi, dans la municipalitĂ© de Göteborg, deuxiĂšme ville du pays, certains employĂ©s municipaux ont vu leur temps de travail rĂ©duit Ă 30h par semaine. Le secteur privĂ© nâest pas en reste puisque lâusine dâassemblage Toyota de Göteborg a adoptĂ© ce modĂšle pour ses mĂ©caniciens et employĂ©s de bureau, il y a 15 ans dĂ©jĂ , sans jamais revenir sur le principe. Toutefois, le modĂšle sâest rĂ©vĂ©lĂ© difficilement viable pour le secteur public qui a mis un terme Ă lâexpĂ©rimentation. Mais toujours sur le mĂȘme modĂšle, on a vu rĂ©cemment que certains syndicats dâusines allemandes dans le domaine de la sidĂ©rurgie avaient rĂ©ussi Ă obtenir une semaine de travail hebdomadaire de 28 heures pour les collaborateurs concernĂ©s. On ne peut sâattendre quâĂ dâautres initiatives similaires dans les prochaines annĂ©es ! Vous ĂȘtes toujours en veille sur les nouvelles maniĂšres de travailler et vous aimeriez en savoir plus sur les pratiques RH des entreprises de votre secteur ? Change the Work lance ses confĂ©rences de benchmark de pratiques Ă destination des Ă©quipes RH dâentreprises, Whatâs up Work. Câest par ici pour en savoir plus ! LAllemagne, la GrĂšce, la Pologne, et dans les prochaines heures la Roumanie et lâAutriche : nos partenaires viennent en aide Ă la France face aux incendies. Merci Ă Skip to content Mis Ă jour le 7 septembre 2021 Le Luxembourg est le pays le plus productif. Avec une productivitĂ© horaire de 82,94 $, le pays de 614 000 habitants est loin devant tous ses autres concurrents. Et il prouve quâune productivitĂ© Ă©levĂ©e nâest pas obligatoirement synonyme de temps de travail Ă©levĂ©. LâIrlande et la Suisse sont 2Ăšme et de ces trois pays a vu sa productivitĂ© augmenter â avec un record pour l'Irlande + 7%. Une bonne nouvelle sachant que leurs habitants ont aussi moins travaillĂ© en 2020, particuliĂšrement au Luxembourg. Ce temps de travail amoindri est sĂ»rement dĂ» Ă la pandĂ©mie mondiale de coronavirus qui, vous le verrez plus loin, a impactĂ© le temps de travail de plus dâun trois pays dĂ©montrent donc quâil est possible de travailler moins mais sĂ»rement mieux. Pourquoi le Luxembourg est-il rĂ©guliĂšrement sacrĂ© pays le plus productif au monde ?Les industries implantĂ©es dans un pays ont un impact sur sa productivitĂ© horaire. Câest ce quâa indiquĂ© le Conseil national de la productivitĂ©, créé en 2018 pour pĂ©renniser la productivitĂ© du Luxembourg. Les secteurs dans lequel le petit pays francophone est spĂ©cialisĂ©, tels que les secteurs scientifiques et les services administratifs, affichent une productivitĂ© plus Ă©levĂ©e que dâautres secteurs bien moins pays les moins productifs au monde en 2020Ce nâest pas une surprise le Mexique est le pays le moins productif au monde, tout comme il l'Ă©tait dĂ©jĂ en 2019. Pourtant, les rĂ©sultats de cette annĂ©e sont encore plus alarmants. Car mĂȘme si les Mexicains ont travaillĂ© presque autant que l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, leur PIB a chutĂ© de 7 %, tout comme leur productivitĂ© horaire. Pourquoi ? L'Ă©conomie du Mexique, comme celle de beaucoup dâautres pays de ce classement, dĂ©pend Ă©normĂ©ment du tourisme, qui reprĂ©sente 5,8 % des emplois et 8,5 % du PIB. Et il sâagit bien sĂ»r de la premiĂšre industrie affectĂ©e par les restrictions dues au une note plus positive, le Chili se dĂ©marque. Bien que le pays aux 18 millions dâhabitants fasse toujours partie de ce classement, son taux de productivitĂ© au travail sâest amĂ©liorĂ© et ce, malgrĂ© la crise mondiale. Ainsi, en 2020, les Chiliens ont produit 4,5 % plus de richesse que l'annĂ©e est pourtant important de noter que mĂȘme si la GrĂšce et la Pologne figurent en bas du classement, ces pays sont tout de mĂȘme deux fois plus productifs que le Mexique. Ă noter que la GrĂšce ne figurait pas dans ce classement des pays les moins productifs en 2019. Son arrivĂ©e dans ce top des bonnets d'Ăąne est sĂ»rement dĂ» au recul du tourisme, industrie essentielle Ă son productivitĂ© en FranceLa France est-elle plutĂŽt Ă la traĂźne ou en pleine forme en termes de productivitĂ© ? Et l'annĂ©e 2020, comme l'annĂ©e prĂ©cĂ©dente, fut riche en rebondissement ! Le coronavirus, la crise Ă©conomique, les confinements Ă rĂ©pĂ©tition et le chĂŽmage partiel massif ont-ils eu un impact sur la productivitĂ© horaire en France ?Et bien, non. Câest la bonne nouvelle de cette Ă©tude la productivitĂ© horaire n'a pas subi de baisse majeure en 2020. Notre PIB et le nombre dâheures travaillĂ©es ne montrent qu'un trĂšs lĂ©ger recul. Ce recul est probablement dĂ» au nombre de confinements et de pĂ©riodes de chĂŽmage partiel que de nombreux travailleurs ont dĂ» subir. Les chiffres parlent dâeux mĂȘme En 2019En 2020DiffĂ©rencePIB49 435,20 $46 226,95 $-6,48 %Heures travaillĂ©es1 5051 402-6,84 %ProductivitĂ© $32,97 $+0,39 % Ces rĂ©sultats sont Ă comparer avec ceux de nos voisins europĂ©ens Les Français ont travaillĂ© 5 % de plus que les Allemands en 2020. Pourtant, les Allemands produisent prĂšs de 14 % plus de Italiens travaillent 10% de moins que pays aux chiffres les plus similaires est le Royaume-Uni. Nous ne travaillons et nous ne gagnons que 2 % de plus que nos voisins les Français travaillent presque autant que les Luxembourgeois. En revanche, leur productivitĂ© au travail et la richesse quâils produisent sont supĂ©rieures de 60 %.â¶ Curieux dâen apprendre plus sur la situation Ă©conomique de la France et de ses voisins ? Alors dĂ©couvrez notre Ă©tude sur l'Ă©pargne internationale pour savoir si la France est bon ou mauvais Ă©lĂšve en matiĂšre d'Ă©conomie !La productivitĂ© en EuropeEt la productivitĂ© au travail en Europe, on en parle ? DĂ©couvrez le taux de productivitĂ© horaire des pays europĂ©ens ci-dessous Le Luxembourg survole le classement avec un taux de productivitĂ© horaire presque deux fois plus Ă©levĂ© que celui de la NorvĂšge, Ă la troisiĂšme place du classement. Les pays de lâEst dominent la deuxiĂšme moitiĂ© du classement, avec des taux de productivitĂ© au travail extrĂȘmement bas. Pourquoi les pays dâEurope de lâEst sont-ils parmi les moins productifs au monde ?La productivitĂ© au travail des pays de lâEurope de lâEst est bien meilleure que celle d'autres pays tels que lâAllemagne, mais seulement dans un secteur le secteur de lâEst est le champion de lâindustrie automobile mais nâa pas dĂ©veloppĂ© ses autres secteurs, d'oĂč sa productivitĂ© horaire en rĂšgle gĂ©nĂ©rale, lâEurope fait-elle mieux que l'annĂ©e derniĂšre ? Le coronavirus a-t-il eu un impact sur la productivitĂ© europĂ©enne ? Le tableau ci-dessous prĂ©sente la diffĂ©rence entre la productivitĂ© au travail des 10 pays europĂ©ens les plus productifs en 2019 avec celle de 2020 PaysDiffĂ©rence entre la productivitĂ© de 2019 et celle de 20201Luxembourg+ 2,98 %2Irlande+ 7,67 %3Danemark+ 3,50 %4Pays-Bas+ 1,72 %5Allemagne- 0,32 %6Autriche+ 0,06 %7SuĂšde- 0,32 %8BelgiqueDonnĂ©es non disponibles9Finlande+ 0,13 %10France+ 0,38 %La pandĂ©mie a-t-elle eu un impact sur la productivitĂ© horaire europĂ©enne ? La rĂ©ponse est non, du moins pas pour les pays les plus productifs dâEurope qui, pour certains, ont mĂȘme vu leur productivitĂ© au travail seul pays europĂ©en Ă avoir vu sa productivitĂ© au travail baisser drastiquement est lâEspagne. Avec une baisse de la richesse créée s'Ă©levant Ă presque 3%, le pays a Ă©tĂ© lourdement impactĂ© par la chute de frĂ©quentation des classement du temps de travail par paysLes pays oĂč l'on travaille le moinsCertains pays se distinguent en travaillant moins que tous les autres. Et parmi eux, de nombreux pays europĂ©ens, dont la France ! DĂ©couvrez ci-dessous les pays au temps de travail annuel le plus bas Comme toutes les annĂ©es, ce top 10 des pays au temps de travail annuel le plus bas prouve que lâon peut travailler moins et mieux pour produire plus. En effet, les pays travaillant le moins sont souvent les pays les plus riches exception faite des Etats-Unis.Le temps de travail nâa donc pas toujours dâincidence sur la quantitĂ© de richesse produite. Il prouve aussi que le clichĂ© des Français travaillant moins que leurs voisins nâest pas ou plus une pays ont des points communs Tous situĂ©s en Europe, ils sont riches et dĂ©veloppĂ©s. CoĂŻncidence ? Et bien non, ils partagent un certain nombre de normes et de lois encadrant strictement le temps de travail. Ces pays partagent une culture prĂŽnant un Ă©quilibre entre travail et vie les pays de ce classement ont un autre point commun une baisse du temps de travail en 2020, souvent due Ă la baisse de la consommation des mĂ©nages, aux restrictions sanitaires et au recul de lâindustrie pays oĂč l'on travaille le plusLa France, patrie des 35 heures, ne fait pas partie de ce classement. Mais d'autres pays europĂ©ens s'y trouvent, tels que la Pologne, la Grece ou encore l'Irlande. Le graphique ci-dessous vous montre l'Ă©volution du temps de travail par habitant et par pays, de 2000 Ă 2020 La Russie ne figure plus dans le classement 2020, nâayant pas partagĂ© les chiffres du temps de travail annuel de ses habitants avec lâ Mexique, le Costa Rica et la CorĂ©e sont une fois de plus les pays oĂč l'on travaille le plus. Pourtant, il faut souligner que les 10 pays au temps de travail le plus Ă©levĂ© l'ont vu fondre comme neige au soleil en recul le plus important est attribuĂ© Ă la GrĂšce, dont les habitants ont travaillĂ© 11 % moins longtemps par rapport Ă 2019. Le secteur touristique employait 10 % de la main-d'Ćuvre totale de ce pays des Balkans avant la pandĂ©mie. Ainsi, qui dit restrictions de voyage et baisse du tourisme dit aussi baisse du temps de travail !Le classement des pays par richesseLes pays les plus productifs sont parfois aussi les plus...riches. Et oui, lâun ne va pas sans lâautre. DĂ©couvrez tout de suite le classement des pays les plus riches en 2020 PaysPIB en 2020 en dollars1Luxembourg118 359,502Singapour98 525,953Irlande93 612,174Qatar89 948,615Suisse71 352,356Brunei65 661,697Etats-Unis63 543,588NorvĂšge63 197,989Danemark60 398,4510Hong Kong59 237,67Le Luxembourg survole le classement. Et oui, ĂȘtre champion de la productivitĂ© n'Ă©tait pas suffisant pour notre voisin europĂ©en qui bat tous les nombreux pays asiatiques, dont Brunei et Singapour, font leur apparition dans ce classement des pays au PIB le plus Ă©levĂ©. Ă titre de comparaison, les PIB du Luxembourg et de Singapour sont plus de deux fois supĂ©rieur Ă celui de la France, qui s'Ă©lĂšve Ă 46 226, 95 $.La productivitĂ© par pays toutes les donnĂ©es de lâĂ©tudeVoici les dĂ©tails de notre classement de la productivitĂ© horaire par pays pour lâannĂ©e 2020 RangPaysHeures travaillĂ©esPIB annuel par habitant en dollarsRichesse créée par heure en dollars1Luxembourg1 427118 359,5082,942Irlande1 74693 612,1753,613Suisse1 49571 352,3547,724NorvĂšge1 36963 197,9846,165Danemark1 34660 398,4544,876Pays-Bas1 39959 228,8342,337Allemagne1 33253 694,3540,318Autriche1 40055 097,4639,359Islande1 43555 216,0338,4710SuĂšde1 42454 563,1238,3111Etats-Unis1 76763 543,5835,9612Belgique1 48151 968,1935,0813Finlande1 53151 089,7933,3714France1 40246 226,9532,9715Royaume-Uni1 36744 916,2332,8516Australie1 68352 518,3231,2017Canada1 64448 072,5829,2418Italie1 55941 839,9926,8319SlovĂ©nie1 51539 593,3126,1320Nouvelle-ZĂ©lande1 73944 251,7925,4421RĂ©publique TchĂšque1 70541 737,4224,4722Espagne1 57738 334,6124,3023Lituanie1 59538 734,7324,2824IsraĂ«l1 78341 854,9323,4725Estonie1 65438 394,9223,2126Portugal1 61334 495,9221,3827Lettonie1 57732 019,2220,3028Slovaquie1 57231 832,3920,2429Hongrie1 66033 084,1019,9330Pologne1 76634 264,7619,4031GrĂšce1 72828 463,7916,4732Chili1 72825 067,6913,7333Costa Rica1 91321 031,8210,9934Mexico2 12418 833,088,86Un certain nombre de pays ne sont pas prĂ©sents dans cette liste. Il sâagit des pays nâayant pas communiquĂ© leurs chiffres Ă l'OCDE et Ă la Banque que la productivitĂ© ?La productivitĂ© est le rapport entre la production et les moyens mis Ă disposition pour la crĂ©er. La production dĂ©signe ce qui est produit un bien, un service ou de la richesse tandis que les moyens sont les heures de travail ou encore les outils et machines la productivitĂ© par heure et par habitant permet de comparer la richesse produite. Ainsi, plus le rĂ©sultat est Ă©levĂ©, plus le pays est productif. Une heure de travail dans ce pays crĂ©e donc plus de richesse que dans dâautres. Plus le rĂ©sultat est faible, moins le pays est productif. Les richesses produites dans ledit pays sont alors productivitĂ© par pays Notre Ă©tudeNotre but est de vous dĂ©livrer des informations fiables et prĂ©cises. Vous Ă©clairer est notre mĂ©tier. Ainsi, pour vous aider Ă tout savoir sur la productivitĂ© en France et dans le monde, nous avons conduit une Ă©tude dĂ©taillĂ©e et approfondie. Voici comment nous avons procĂ©dĂ© Nous avons sĂ©lectionnĂ© les informations les plus rĂ©centes 2020 de deux sources fiables, lâOCDE et la Banque nous les avons mis en relation pour comprendre et dĂ©terminer le lien entre les heures travaillĂ©es dans le monde et la richesse produite, soit la productivitĂ© ce qui nous a permis dâĂ©laborer ce classement, en divisant le PIB par habitant par le nombre dâheure travaillĂ©es. La moyenne des heures travaillĂ©es correspond au nombre total dâheures travaillĂ©es en un an dans le pays temps plein, temps partiel et heures supplĂ©mentaires divisĂ© par le nombre dâactifs dans le pays. Seules les donnĂ©es de ces 34 pays ont Ă©tĂ© rendues publiques, ce qui explique que de nombreux autres pays nâapparaissent malheureusement pas dans ce donnĂ©es sont affichĂ©es en dollars. Pourquoi ? Car c'est la devise que l'OCDE et la Banque Mondiale utilisent. Nous l'avons gardĂ©e car le cours des devises change chaque jour, ce qui pourrait fausser les rĂ©sultats de notre Ă©tude. MaĂŻtĂ© a rejoint Expert Market il y a deux ans. Câest maintenant une vraie pro dans lâart dâaider les entreprises Ă sâĂ©quiper ! Quand elle nâĂ©crit pas dâarticles sur les CRM ou les meilleurs titres-restaurant, elle dĂ©couvre Londres. Vous la trouverez sĂ»rement au marchĂ© aux fleurs de Columbia Road ou Ă la table dâun bon restaurant. Maft.